Congés de fin d'année : je prends quelques vacances du 23 au 26 décembre et le 31 décembre 2025.

Le cabinet sera fermé du 5 au 15 janvier 2026 suite à un appel à la grève des principaux syndicats de médecins libéraux.

J’avoue que cela n’est pas la période idéale pour fermer un cabinet, juste après les vacances scolaires et en pleine épidémie de grippe. Je comprends tout à fait ceux qui commencent à râler devant la difficulté à prendre rendez-vous. Mais avouez : nous n’allons pas faire grève en plein été alors que les cabinets sont au plus calme, la SNCF fait généralement grève lors des week-ends de grands départs et les agriculteurs se sont positionnés juste avant la période des fêtes pour faire bouger le gouvernement, avec la pression de bloquer les routes au moment des vacances.

Les médecins n’ont pas un tel pouvoir avec leur stéthoscope.

Et puis, c’est la période qui veut ça…

Vous avez entendu parler du PLFSS, ce projet de loi dont on nous a rabattu les oreilles ces dernières semaines… Il a été voté le 16 décembre 2025 et entrera en vigueur en 2026.

Quelles conséquences ? Elles sont énormes pour vos médecins de ville et donc pour vous.

Les arrêts de travail seront limités à 1 mois maximum pour la première prescription, à 2 mois s’il s’agit d’une prolongation. Même si vous êtes en chimio, il vous faudra penser à prendre rendez-vous et à vous déplacer tous les 2 mois au cabinet...

Les prises en charge à 100% sont dans le collimateur : désormais, certaines maladies comme le diabète ne seront prises en charge en ALD que lorsqu’elles seront « compliquées » alors que justement, le but de la prise en charge précoce est d’éviter ces complications.

Mais le pire reste à venir, pour vous comme pour les médecins, avec une loi qui va imposer des limites maximales de prescriptions, que ce soit pour les médicaments, les arrêts de travail ou les transports. La Sécurité Sociale pourra imposer au médecin de réduire de 30% le prix de ses ordonnances ou le nombre d’arrêts de travail. S’il ne respecte pas ces limites, il devra payer une amende de 15 000 €. Mais comment choisir entre tous les patients qui ont besoin de ces traitements ou de ces examens ?

Autre amende : si nous ne remplissons pas corresctement votre espace santé, c’est 10 000 € que nous aurons à débourser.

Continuons à parler argent : il a été décidé que le directeur de la CNAM a le droit de baisser nos tarifs sans concertation. Vous trouvez cela normal, vous, qu’on baisse sans raison votre salaire ? Et on ne parle pas que de salaire, on parle de nos rentrées d’argent, celles qui permettent de payer nos charges (qui ne cessent d’augmenter) et d’investir : matériel comme un dermatoscope, un ECG, un peu d’azote, salariat éventuel d’une secrétaire…

Et ne croyez pas que la mascarade du réseau « France santé » annoncé par le gouvernement à grand renfort de publicité va vous permettre de voir plus rapidement un médecin. Il s’agira en fait d’une prise en charge par un pharmacien qui pourra, soit vous vendre des médicaments, soit vous orienter vers une téléconsultation dans une cabine installée dans son officine. Au mieux il vous adressera à un médecin physique dans les 48H. Mais ce sera forcément au détriment des patients suivis au long cours qui devront encore retarder leurs rendez-vous pour laisser la place à ces pseudo-urgences.

Les conséquences de toutes ces décisions sont simples : elles fragilisent votre santé, votre prise en charge, vos droits. Elles démotivent vos médecins de ville qui, pourtant, ne comptent pas leurs heures et les jeunes médecins rechignent à s’installer. On parle de désert médical sur tout le territoire, on devrait cocooner les jeunes et respecter les plus anciens qui tiennent la barque en dépit de la sur-administration et du burn-out qui les guette. On fait tout le contraire. Le but : les économies ! Mais la santé coute, plus cher avec l’augmentation du nombre de nos anciens, avec les avancées de la science. On ne peut pas continuer à couper les budgets de la santé, de votre santé. Il faut à un moment que le gouvernement (et les 10 ministres de la santé qui se sont succédés ces 6 dernières années) comprenne qu’il est temps d’investir dans ce domaine.

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Pour continuer à garantir la qualité des soins, je ne suis plus en mesure de prendre de nouveaux patients (excepté les patients ayant déja rendez-vous avec moi dans les semaines à venir).

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Bonjour,